Collectif Orobanches
Si je me défais


“Que reste-t-il de nous quand la mémoire nous quitte ? Sommes- nous autre chose qu’une accumulation de passé ? Ou bien n’y a-t-il que du présent que je m’obstine à faire tenir en histoire ? Qu’est-ce qui reste quand le passé s’en va ? Qu'est-ce qui reste ? En nous ? Sous la peau, derrière nos yeux, dans chaque micro-geste, chaque sommeil ? Avec quels fantômes vivons-nous ?
Et si je ferme les yeux, si je me défais ?” 
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Elles sont multiples. Multi-âges, multi-visages.
Se traînent des valises de souvenirs qui appartiennent à tous.
Des moutons de mémoire poussiéreux suivent en traînant la patte.
Elles sont trois, mais c'est tout un peuple qui les suit.
Elles sont trois, bien vivantes, de chaire et d'os, mais leurs contours semblent flous. Ils se mélangent au halo sans frontière des souvenirs qui voyagent. C’est comme de passer à travers un épais nuage qui finit par s'agripper à nos cheveux et aux plis de nos robes. 
On ne voyage pas seul, jamais. 

Collectif Orobanches

Le Collectif Orobanches tient son nom de l’Orobanche. Rameuse, plante voyageuse venant se répandre dans les parcelles cultivées et se greffer aux racines installées. Autrement dit : déranger les cultures bien rangées. Il est le fruit de la rencontre entre deux danseuses (Zoé Coudougnan & Camille Guillaume) qui cherchent à créer du lien avec des artistes de tous horizons. Ces rencontres, telles un rhizome, ouvrent des brèches sensibles, révèlent des espaces invisibles où les réflexions sur le monde bourgeonnent et laissent place à la création artistique sous toutes ses formes. Les artistes du Collectif cherchent à livrer sans déguisement les émotions et les images qui les animent à un public large et les faire résonner en chacun. De leur intérêt pour le « hors-norme », l’étrange, et l’intime surgit une danse théâtrale en marge des codes et des tendances actuelles de la danse contemporaine.

Camille Guillaume

C'est en développant l'identité artistique du Collectif Orobanches avec Zoé Coudougnan que nous avons investit peu à peu une recherche de mouvement très cinématographique, ou du moins, inspirée des distorsions de temporalités que l'on peut retrouver dans la vidéo. Nous tendons alors à développer une physicalité très imprégnée autant du "bug"vidéo (bug à l'image, ralenti, accéléré, reverse, cut) que des codes utilisés dans la narration des films (flashback, flashforward, temps qui s'arrête sur les pensées d'un personnage...). L'idée d'explorer alors les SAS, les brèches et les interstices où le temps nous échappe est apparue comme motif récurrent et point d'appui de nos recherches. C'est par le biais de Zoé que je rencontre Laëtitia et que je découvre son travail très délicat et rythmé, autant dans l'écriture que dans la mise en voix et le jeu théâtral. Dès lors, le lien que nous pouvons créer entre la rythmique de ses mots et celle de notre danse me semble évident, voire même, indispensable à la poursuite de nos investigations.

Laetitia Andrieu

J’ai découvert le travail du collectif Orobanches en rencontrant Zoé sur un autre projet, un projet plutôt théâtral qui incluait de la danse. Puis j’ai vu leurs créations et petit à petit, nous nous rencontrons. La danse de Zoé et Camille me touche, il y a chez elles à la fois une présence sensible et vibrante à l’instant, et en même temps des univers quasi cinématographiques où le réel dialogue avec l’imaginaire, la distorsion, l’invisible renduvisible. Comme si les fêlures, les ruptures internes, émotionnelles ou psychiques prenaient une forme grâce à la danse. Je viens du théâtre. Je viens des mots et des textes, des histoires. Des narrations. Mais au fil du temps, si les mots restent au coeur de ma pratique, les narrations elles, changent de forme. Je les préfère elliptiques et fragmentées. Ouvertes et polysémiques. C’est là pour moi la grande force de la danse, cette capacité à ouvrir les sens sans les fixer, à proposer avant tout pour le spectateur, une expérience physique et sensitive. Et donc émotionnelle. Et donc intégrative. C’est ce qui m’intéresse aujourd’hui et depuis un certain temps, c’est ce chemin que j’ai envie de continuer à creuser à travers cette rencontre et ce projet qui débute. Explorer les relations entre les mots et les corps, comment ils font écriture commune, comment peut-être, ensemble, ils témoignent tout simplement de notre entièreté.

Zoé Coudougnan

C'est à partir de la création du duo de danse contemporaine "Printemps" avec Camille que j'ai commencé à explorer le temps et les trucs et astuces pour donner l’illusion de le disloquer, l’accélérer, le ralentir. C’est une idée qui nous anime depuis longtemps, et dont nous puisons l’inspiration des travaux de Samuel Lefeuvre, Flor Demestri et Meytal Blanaru. Cette passion commune de s’amuser avec le son pour modifier la sensation de la durée, et avec le mouvement pour mixer les temporalités nous est aussi venue du cinéma, avec des films de Lynch, Jarmusch et Wim Wenders par exemple. D’autre part, j’ai rencontré Laetitia (la phrase exacte serait plutôt qu’elle m’a trouvée) pour un projet sur Hamlet dont elle avait écrit le texte mais qui malheureusement n’a jamais vu le jour. Son écriture et sa voix m'ont touchée et m’ont donné l’envie de travailler avec elle sur ce projet de “Traces”.


Camille Guillaume, Laetitia Andrieu, Zoé Coudougnan


Mercredi 25 janvier - Festival Trente Trente
Étape de travail
Marché de Lerme, 19h15
www.trentetrente.com

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